« Impressions de voyage – Le Cambodge, à la rencontre de l’âme Khmer »
LIVRE D’ARTISTE en auto-édition – tirage sur papier Vélin d’Arches, 160 et 300 g/m² à 25 exemplaires
texte, dessins, aquarelles et photos retouchés : Hervé Grimal
20 pages texte et 19 pages illustrations
Dimensions : 21,5 cm x 11,5 cm – dépliées : 4,60 m x 0,115 m
Année : 2023 Prix : 145 euros – frais de port offerts
… Le Viêt-Nam est maintenant derrière nous, les rives du Mékong sont peu habitées, un marin change le drapeau vietnamien pour le drapeau du Cambodge à la proue du bateau, nous allons mettre prochainement le pied sur cette terre, héritage de l’empire Khmer. Le drapeau et ses symboles : le rouge et le bleu sont les couleurs traditionnelles de ce pays. Le bleu fait référence à la monarchie, le rouge illustre le peuple et la couleur blanche est associée à une dimension religieuse, principalement le bouddhisme. La devise de ce drapeau est représentée par ces trois couleurs : la Nation, la Religion et le Roi. Au centre, une représentation du temple d’Angkor Vat, ce temple, immense trésor architectural et archéologique, est considéré comme le symbole de cette fierté nationale, culturelle et religieuse de la mythique capitale de l’empire khmer : Angkor.
Le bateau accoste au poste de garde-frontière : « Trạm Kiểm Soát Biên Phòng» pour les contrôles frontaliers….
…Et sur Angkor Vat : « Ce temple est l’un des lieux du monde où les hommes ont entassé le plus de pierres, accumulé le plus de sculptures, d’ornements, de rinceaux, de fleurs et de visages. Ce n’est pas simple comme les belles lignes de Thèbes ou de Boalbek. C’est déroutant de complication aussi bien que d’énormité. Des monstres gardent tous les perrons, toutes les entrées ; les divines Apsâras, en groupes répétés indéfiniment, se montrent partout en lianes retombantes. Et, à première vue, rien ne se démêle ; on ne perçoit que désordre et profusion dans cette colline de blocs ciselés, au faîte de laquelle ont jailli les grandes tours. Mais, dès qu’on l’observe un peu, une symétrie parfaite s’affirme au contraire du haut en bas ». Pierre Loti, Journal, 1901
Nous laissons derrière nous une végétation digne du plus grand art qui nous marquera à tout jamais, nous le ressentons vivement dans l’impossibilité de démêler qui de la nature qui de la main de l’homme en parfaite harmonie nous a fait le plus vibrer.
De toutes ces œuvres émane une force inconnue, si puissante et si mystérieuse qu’elle en devient la preuve de la profondeur mystique de ces créateurs. Si les temples, les sculptures, les bas-reliefs sont endommagés, ce n’est pas par le temps et la végétation, mais bien par le saccage des hommes… Dans ces forêts denses et profondes, aux arbres atteignant des hauteurs vertigineuses, un abîme insondable dominé par une végétation touffue de lianes, de fougères, de bambous et de fromagers, peuplées de singes et de bêtes sauvages, nous avons découvert des merveilles véritables.
Je repense à mes études d’histoire de l’art, au Musée du Louvre, au musée Guimet ; Musée national des Arts asiatiques, mais là dans ces lieux, nous sommes dans un « musée à ciel ouvert » dans l’âme et l’art khmer, où toutes nos sensations, nos impressions auditives, olfactives, tactiles et visuelles sont démultipliées par tant de démesure.
Comment ne pas être étourdi par l’extravagance de ces créations où domine la passion d’un irrationnel qui nous échappe.